Sur le chemin de la pratique de la psychothérapie EMDR




J’ai choisi de me former à la pratique de la thérapie EMDR, conquise par les études scientifiques rigoureuses qui ont ouvert la voie à la compréhension du trauma et du soin psychique ; séduite par l’idée d’avoir une pratique qui apporte des outils précis, des protocoles à suivre, de la rigueur, un fil rouge, mais également de la souplesse, de la créativité et la possibilité illimitée de composer avec la complexité du cerveau humain. 

A la fois, à tâtons, et avec rigueur j’ai navigué avec ce que je comprenais du modèle du traitement adaptatif de l’information, modélisation neuroscientifique du stockage des informations traumatiques dans notre cerveau. Je me suis accrochée et de séance en séance j’ai découvert les associations d’idées qui m’évoque les ramifications complexes et abouties d’un arbre, parfois il s’agit d’un arbre qui drageonne ou qui se reproduit par marcottage et cela devient sérieusement complexe. J’ai vécu avec mes patients les abréactions intenses et l’expérience a parfois été si saisissante qu’elle m’a cueillie dans mes émotions. J’ai donc travaillé aussi, j’ai travaillé dur pour accompagner fermement ces ascenseurs émotionnels. La thérapie EMDR ce n’est pas une thérapie de petit bras pour celui qui la vie ! Et puis j’ai appris au fur et à mesure de nouveaux protocoles qui m’ont emmenée sur la trace du système familial intérieur, sur le chemin des différentes parts qui nous habitent, sur les terres ombrageuses de la dissociation, dans les terres vierges des informations « dysfonctionnellement » stockées dans notre cerveau et les contrées aventureuses des ressources intérieures, des tissages cognitifs positifs, de l’intégration des cycles de vie. Tout un jargon qui connecte à une réalité pourtant si palpable et qui n’a jamais été aussi concrète quand on parle de psychologie humaine.

Décidemment non, la thérapie par les mouvements oculaires n’est pas qu’une thérapie par les mouvements oculaires.

Aujourd’hui je me sens nourrie par chacun de mes patients et enrichie de toute leur profondeur, leur complexité, leurs émotions, leurs sensations. J’ai comme l’impression d’avoir enregistré, intégré, des centaines de cartes mentales qui m’aide aujourd’hui à cerner avec de plus en plus d’acuité les chemins sinueux de chaque nouvelle histoire que je rencontre. Je ne me suis jamais sentie aussi proche de l’humanité de mes patients, jamais aussi fraternellement connectée à tout ce qu’ils ont de plus sensible, de plus fragile, de plus dur ou de plus évitant. Je pense à mes patients les plus résilients. Ceux qui continuent à cultiver en eux la vie, même abattus par les vents violents de leur trajectoire. Chaque jour chacun d’entre eux m’apprend un peu plus à accompagner les patients suivants avec humilité et détermination. Chaque jour je me nourris auprès de mes pairs, auprès de mes patients et j’ai trouvé dans le réseau EMDR France une vraie famille professionnelle, une famille de confiance dans laquelle je sais qu’il me sera possible de cheminer encore dans les meilleures conditions.


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