Relation avec les autres ou relation à soi même: complémentarité des thérapies systémiques et EMDR.

 



En thérapie Systémique le thérapeute se sert de ce qui raisonne en lui au cours de la rencontre. Il vit un lien unique avec chaque patient, ce lien a une vibration, une couleur, un tempo, une forme. Et c'est précisément ce qui est là, dans cette relation, qui va lui permettre d'éclairer le patient sur sa façon d'être en lien avec les autres.


Certains patients construisent des murs impénétrables, d'autres du rythme, d'autres encore de l'intensité émotionnelle, etc. Et tout ceci informe le thérapeute sur le chemin à emprunter pour accompagner le changement.

Mony Elkaim dit:
" La résonnance se manifeste dans une situation où la même règle s'applique à la fois à la famille, et au thérapeute ou à la famille d'origine du thérapeute. L'idée étant que les résonnances sont constituées d'éléments semblables, communs à différents systèmes en intersection. Concrètement, cela signifie que le thérapeute peut utilement se servir en séance de ses ressentis, de ses sentiments, le premier outil du thérapeute c'est lui même. Il faut vérifier l'écho de ses sentiments chez les membres de la famille ou du couple et c'est bien là la différence avec le concept de transfert ou de contre transfert..."

Il se trouve qu'en partant de ces observations, de son ressenti et de ce qu'il vit au travers de la relation entre les différents membres de la famille, le thérapeute va prendre des chemins différents et proposer des interventions en lien avec ses hypothèses de travail.

Ces interventions que le thérapeute propose consistent à:
- se mettre en lien avec les autres,
- à parler de ses émotions,
- à clarifier ce qui est juste ou injuste pour soi,
- à prendre de la distance dans une relation ou la rapprocher,
- à dire ce qui va et ne va pas, etc.
Et plus encore:
- à faire des choses ensemble,
- prendre des décisions ensemble,
- mettre en place des actions concrètes et quotidiennes.

En tant que membre de la famille, il faut donc mobiliser ses compétences à dire les choses et sa capacité à écouter ce que l'autre souhaite dire. Plus encore il faut trouver en soi les ressources pour accepter ce que l'autre dit.

En cela, la thérapie systémique confronte davantage que la thérapie EMDR qui met le patient en relation avec lui même.

En thérapie EMDR, le thérapeute s'affilie au patient, pose le problème avec le patient et définit en quoi c'est un problème, guide le patient pour cibler les évènements à travailler, etc. Mais ensuite il accompagne le patient à rester avec lui même en silence et à accueillir ce qu'il se produit au fond de lui. Le patient peut être en lien avec:
- ses pensées
- ses souvenirs en image
- ses émotions
- ses sensations physiques.
Et il doit alors mobiliser les ressources pour accueillir en lui et accepter ce qui se produit en lui.

Même si toutes ces sensations sont parfois très étonnantes et que l'exploration de sa vie intérieure peut brasser profondément; elles sont parfois mieux accueillies par les patients que l'exploration des ajustements dans la relation qui mettent en lumière d'autres enjeux:
- enjeux de pouvoir, d'égo, d'intérêt personnel ou collectif, etc.

Il est donc parfois plus simple d'être accompagné en EMDR qu'en systémique mais les deux sont d'une complémentarité indéniable.

L'une permet de regarder comment fonctionne la personne en relation avec les autres, et l'autre permet de regarder comment fonctionne la personne avec elle même. Dans les deux cas on introduit du changement dans les perceptions. Et dans les deux cas on intègre de nouvelles façons d'être au monde.

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